Création d'un jardin japonais chez soi

Une vue du jardin japonais d'Ostende en Belgique

La passion pour les carpes japonaises Koï, pour les bonzaï, l’attirance pour le bouddhisme Zen... Voilà tant de raisons pour donner une touche japonisante à son jardin aquatique ou créer un véritable jardin japonais. Voyons ensemble les principes et quelques règles de base.

Il existe en fait plusieurs types de jardins japonais que nous allons aborder dans ce dossier.
On donnera préférence à l’un plutôt qu’à l'autre en fonction de la taille du jardin, de son exposition, de son environnement et de ses inspirations personnelles. 
Il est aussi possible de faire cohabiter plusieurs jardins japonais en un seul.

Il est important de savoir que certaines règles sont à respecter lors de la réalisation d'un tel jardin où rien n’est laissé au hasard.

Règles de base applicables aux jardins japonais

On ne trouve pas d’herbes dans un jardin japonais traditionnel mais bien de la mousse. Cependant,  il n'est pas toujours possible de bien faire pousser la mousse si l'ensoleillement est trop important ou le taux d’humidité trop faible. On a recours alors aux plantes suivantes : Soleirolia soleirolii (helxine ou tapis japonais), Selaginella Kraussiana (sélaginelle), ou encore Sagina subulata.

On joue avec les perspectives en les faussant pour donner une sensation de grandeur au petit jardin japonais, soit par la miniaturisation des composants du jardin, soit en plaçant pierres et plantes de grande densité au premier plan et de plus petites plantes en fond de structure.

Voyons ensemble l'emplacement des plantes :

Au fond de la structure : 
Bambou moyen, charme, if, picea abies, Lonicera nitida (pour les petits espaces), prunus laurocetasus (Caucasica), evonymus aureovariegatus (pour des petits espaces) permettent de former des taches vertes devant un mur d’enceinte.

Plantes de fond : 
Glycine, acer palmatum, acer ginnala, prunus mume, pins, cryptomeria japonica, if, tsugas, osmanthus, mahonia, kalmia, photinia, laurier, hydrangea macrophylla permettent d'encadrer un plan d’eau ou une fontaine.

Plantes de bordures : 
Bambou nain et moyen (phyllostachys divers), fougères (polystic, miscanthus), pivoines arborescentes, cognassiers du japon.

Plantes de premier plan (végétation basse) : 
Bambous nains, hostas nandia domestica, mousse ou soleirolia soleirolii (helxine ou tapis japonais), selaginella Kraussiana (sélaginelle), ou sagina subulata  permettent de former des taches de couleur autour des pierres.

Plantes pour parcelle humide : 
Iris de Sibérie et du Japon, miscanthus, fougères - Adiantum, Polypoduim, Asplenium, Cyrtomium falcatum, Osmunda - et hostas bleutés.

Enfin, ne pas oublier de donner préférence à l’asymétrie plutôt qu'à la symétrie. Il faut avant tout préserver l’harmonie des lieux.

Le jardin Zen (Karesansui)

La création d’un jardin zen convient quelle que soit la surface dont on dispose.

Eléments caractéristiques : groupe de 3 pierres aux formes bien distinctes (une pierre haute positionnée de façon verticale, une seconde plus basse placée là encore de façon verticale, une troisième plate horizontale). Granit concassé pour le sable (extra-blanc à blanc grisé) et ce en fonction de l’ensoleillement dont vous disposez.

Les plantes ne sont pas nécessaires dans ce type de jardin japonais, cependant il est possible de planter quelques mahonia japonica, azalées et buxux.

Le jardin de thé (Cha-niwa)

L’aménagement d’un cha-niwa convient à tout type de surface.

Eléments caractéristiques : tsukubai, pas japonais, lanterne japonaise, pierres.

Les plantes : pivoines arbustives, de rhododendrons, iris, nandina domestica, euonymus alatus, buxux microphylla.

Le jardin promenade (Kaiyushiki)

Ce type de jardin japonais nécessite un espace assez important.

Eléments caractéristiques : Lacs, ruisseaux, ponts, lanternes japonaises, bassins.

Les étendues d’eau contiennent fréquemment des carpes koï ; contrairement aux jardins occidentaux on ne trouve presque jamais de fontaines. Tout doit être vu dans son ensemble de la fenêtre principale de la maison.

Les plantes : pinus parviflora, sophora japonica, cornus kousa, cryptomeria japonica, Ilex crenanta, magnolia stellata

Le paysage emprunté (Shakkei-zukuri)

Le paysage emprunté suppose d’avoir un paysage purement naturel en fond de décor, de préférence montagneux dans lequel se fondra au premier plan la végétation du jardin japonais sans démarcation avec le paysage, la dimension du jardin réel n’a que peu d’importance.

Eléments caractéristiques : pont, pierre, lac, lanterne japonaise.

Les plantes : camellia japonica, rhododendron (azalées), acer palmatum, styrax japonicum, cercidiphyllum japonicum... 

Le jardin principal (Shyutei)

Il s’agit du jardin principal de l’habitat qui est destiné principalement aux particuliers. Dû à la superficie qu’il occupe, il est toujours réalisé en extérieur. Ce jardin a la particularité de reprendre plusieurs éléments des différents types de jardins. En effet, il peut être composé d’une cascade, d’un ruisseau, d’un Tsukubai, de lanternes, de paroi en bambou… Bien que de superficie plus réduite que le Kaiyushiki teien (jardin promenade), il propose un parcours que les invités peuvent découvrir lors de leur visite.

Le jardin de petite superficie (Tsuboniwa)

Tsubo est une unité de mesure japonaise correspondant à la surface d’environ deux Tatami, c’est à dire 3.24m². Niwa, signifie jardin. Il s’agit donc ici d’un type de jardin de petite superficie.
L’origine des Tsuboniwa remonte à la période Heian. Il entourait les différents bâtiments à divers endroits. De conception très simple et agrémenté de quelques plantes, il faisait office de jardin d’agrément que l’on contemplait depuis les pièces attenantes.
Aujourd’hui, ce type de jardin a gardé le même nom bien que sa fonction ait légèrement évolué.

On lui confère notamment le rôle de jardin d’accueil dans les entrées de maisons japonaises. L’élément naturel continue de tenir une place très importante. Le Tsuboniwa représentant un petit monde à lui seul était donc prédestiné à se développer très rapidement puisqu’il répondait aux attentes des japonais : un jardin harmonieux et puissant dans un espace réduit. Les jardins Tsuboniwa ne sont pas à proprement dit classifiés dans un type particulier mais surtout dans une unité d’espace. En effet, ils peuvent être réalisés dans des styles différents s’inspirant de types de jardins japonais comme : le Karesansui, le Gendai teki na niwa, ou encore le Chaniwa.

Le jardin moderne (Gendai teki na niwa)

On mélange le traditionnel au moderne.

Le jardin d'intérieur (Nakaniwa)

Mise à part le fait que ce type de jardin soit toujours réalisé à l’intérieur, il est relativement proche du Tsuboniwa.

Le  projet... Votre projet !

"Penser" bien votre projet !

L’étape de départ consiste à définir le projet. Il faut voir les différentes possibilités qu’offre l’emplacement destiné à accueillir le futur jardin. Qu’il soit extérieur (jardin de plein pied, terrasse, balcon…) ou d’intérieur (entrée, séjour, patio…), il faut toujours tenir compte du style de l’habitat et de son environnement direct. C'est au regard de ces éléments, qu'on orientera le choix sur le type de jardin et les différents éléments à y intégrer.

Si tout cela vous semble hors de portée, pensez simplement à donner une touche japonisante à votre jardin !

Vous possédez une cour, un patio, un petit coin très ombragé où rien ne pousse, alors transformez-les en jardin japonisant. Une barrière en bambou, une fontaine à bascule (shishi odoshi), un beau bonsaï d'extérieur, une lanterne, trois rochers, des gravillons blancs et vous aurez en un lieu japonisé.

Un vrai jardin à la japonaise, c'est pas donner à tout le monde. C'est un art que seuls maîtrisent les natifs de l'Empire du Soleil levant. Pensez que certains paysagistes laissent patienter leurs clients plusieurs années avant de placer à l'endroit prévu le rocher qui s'imposait. Car ce qui fait la magie du jardin japonais c'est son harmonie. Il y a tout ce qu'il faut, rien que ce qu'il faut, juste là où il faut ! 

Référence à consulter : www.jardinjaponais.fr

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