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Achat et acclimatation de poissons Auteur : Philippe de Vries
Acheter une carpe koï ou tout autre poisson est une chose, l’élever dans les meilleures conditions en est une autre ! N’achetez jamais un poisson sur un coup de tête, assurez-vous que la capacité de votre bassin est adaptée à la densité de la population envisagée. En général, il est préférable d’acheter ou de réapprovisionner le bassin au printemps, lorsque l’eau commence à se réchauffer et que les poissons redeviennent actifs, ainsi le poisson introduit en début de saison aura le temps de s’acclimater avant l’hiver.
Visitez les bassins d’un distributeur sérieux qui connaît son métier, à savoir le poisson et son environnement. Evitez, si possible, les jardineries aux heures de pointe, un spécialiste doit pouvoir vous prodiguer tous les conseils nécessaires pour que le ou les poissons puissent s’épanouir pleinement.
Ne soyez pas pressé, passez du temps à contempler le poisson qui vous intéresse, surveillez-le, observez ses déplacements. Ses mouvements doivent être amples et fluides, jamais saccadés (stress). Surveillez plus particulièrement le mouvement des branchies qui doit être régulier des deux cotés. Les opercules d’un poisson en bonne santé collent à son corps.
Quelques règles de base importantes sur le choix :
- Evitez d’acheter un poisson qui est placé dans une eau qui n’est pas propre et claire.
- Evitez absolument les poissons dont les opercules sont décollés, qui donnent l’impression d’haleter ou qui viennent respirer à proximité de la surface.
- Evitez le poisson qui présente des écailles trouées ou redressées.
- Evitez les poissons aux yeux glauques, dont les nageoires présentent des traces de pourriture ou des protubérances de part et d’autre des opercules ou sur la tête. Cela met des mois pour ne pas dire des années à guérir et laisse souvent de vilaines cicatrices.
Une fois son choix fait sur un poisson qui vous paraît être en bonne santé, demandez au vendeur de le prendre à l’épuisette pour pouvoir l’examiner de plus près.
- Voyez si le corps et les nageoires ne présentent pas de rougeurs.
- Vérifiez également la présence de parasites tels qu’Argulus sur les nageoires ou Lernaea dans la région dorsale et caudale.
- Vérifiez que le poisson ne présente pas de points blancs, de moisissures, de blessures ou autres maladies sur tout le corps.
Ne vous laissez pas influencer par des considérations ou jugement d’un vendeur adepte de la vente rapide ou agressive, laissez-vous guider par l’impression que le poisson vous donne, écoutez l’avis du vendeur, bien évidemment, mais ne craignez pas de suivre votre propre jugement.
PS: Personnellement, je n’hésite pas à rester plus d’une heure pour l’achat d’un poisson.
Lorsque vous avez choisi votre poisson, le vendeur le place dans un sac de transport, si vous avez une longue route à faire, n’hésiter pas à lui demander de placer deux ou trois sacs, surtout si c’est pour une grande carpe koï.
Placez le sac dans une boite en carton où le sac ne pourra pas bouger. Normalement, le sac est rempli d’un tiers d’eau et deux tiers d’oxygène, il faut simplement veiller à ce que l’eau recouvre les branchies du poisson, L’oxygène est plus important que l’eau, surtout lors de longs trajets ou lorsqu’il fait chaud.
- Evitez, dans la mesure du possible, d’exposer le poisson à un changement brutal de la température, à la lumière vive et au bruit afin de ne pas perturber outre mesure.
- Evitez de placer le sac sur les genoux, car la température du corps se transmet rapidement à l’eau ou encore devant les pieds du passager avant, ou l’air chaud risque de produire des effets comparables, le meilleur endroit pour le transport est le coffre.
Si le sac n’est pas dans un carton, enroulez un drap autour du sac de manière à éviter qu’il ne roule ou glisse dans le coffre.
A la maison, laisser le sac flotter à la surface de l’eau pendant 30 minutes pour transmettre la température de l’eau au sac du poisson (il est moins stressant pour un poisson de passer de l’eau froide à l’eau chaude que l’inverse). Ouvrir le sac et placer de l’eau du bac de quarantaine ou du bassin dans le sac par petites quantités et attendez encore 30 minutes tout en ajoutant par 5 minutes un peu d’eau du bassin, ceci afin d’habituer le poisson à votre eau.
Le ou les nouveaux poissons ne sont pas nécessairement malades, mais ils ont surtout besoin de se reposer. Une carpe koï ou tout autre poisson stressé est plus sensible aux maladies et aux parasites.
Le bac de quarantaine doit pouvoir contenir un ou plusieurs poissons, un bulleur, un petit système de filtration (type pompe filtre d’aquarium), un filet de protection comme couvercle, une plante pour les séjours prolongés, (pas de rocher ni de cailloux).
Généralement, le poisson est plongé dans un petit bain d’eau salée avant de le laisser se reposer dans le bac de quarantaine avec un bulleur auquel est ajouté un antiseptique doux pour prévenir toute infection.
Toujours bien mouiller les mains avant de manipuler un poisson pour éviter d’abîmer la muqueuse. Préférez un bac de quarantaine qui est opaque de couleur sombre ou de noir, ainsi on diminuera considérablement le stress du poisson.
Toujours désinfecter les mains avant et après la manipulation du sujet, car certaines maladies sont transmissibles à l’homme.
Bain d’eau salée pour une carpe koï pendant 3 à 5 minutes. - En quarantaine, généralement le séjour du poisson est d’une semaine, s’il est fortement stressé, prolonger le séjour car la récupération est le meilleur remède. - Si le poisson présente une attaque parasitaire, traiter le sujet avant de l’introduire au bassin (ceci afin d’éviter une épidémie dans le bassin). Si le poisson ne présente pas de problème, il est inutile de le laisser dans le bac de quarantaine après une semaine surtout pour une carpe koï qui est un poisson grégaire qui supporte mal la solitude.
Certaines maladies (attaque parasitaire, champignon ou moisissure) peuvent se manifester trois semaines à quelques mois, d’où une fois introduit dans le bassin, vous devez continuer à surveiller discrètement les progrès et le comportement du ou des nouveaux venus durant les six premières semaines, et ce plus particulièrement pendant et immédiatement après les repas.
Il arrive aux nombreux amateurs de s’inquiéter lorsqu’ils remarquent que leurs poissons boudent lorsqu’on les introduit dans le bassin. Ils s’isolent de leur congénères, ne mangent pas ou mal ou se tiennent au fond du bassin. Ne paniquez pas, certain poissons s’habituent mieux que d’autres au déménagement, surveillez-les plus attentivement durant une semaine à quinze jours, ne les touchez pas et ne les attrapez pas si il n’y pas lieu d’être, ou s’ils ne présentent pas de signes de maladie.
Pour la majorité des gens, le stress implique une perturbation psychologique et émotionnelle, des changements se produisent également au sein de notre usine chimique interne. De même, lorsque nous sommes physiquement stressés par la chaleur, le froid, le surmenage, les blessures ou la fatigue, notre organisme répond par des réactions physiologiques. Alors que l’on ne peut mesurer le stress émotionnel chez la carpe koï, on peut supposer que le stress chez le poisson a des réactions similaires aux nôtres.
Par conséquent, son système immunitaire est moins efficace, sa digestion est interrompue et d’importants changements hormonaux se produisent d’où il est facile de comprendre pourquoi le poisson stressé résiste moins bien à la maladie qu’un poisson serein.
Mieux vaut prévenir que guérir !
Auteur : Philippe de Vries
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