En fait deux sujets tout à fait séparés.
Le premier concerne ce crapaud que j'ai découvert cet après-midi en prélevant deux piquets dans un tas de bois. Comme on, le voit, Monsieur (ou Madame?) prend ses aises, dans le style "Vas-y mon vieux. Tu ne me déranges pas". J'ai fait quelques photos avec et sans flash. Il a juste bougé une patte, question, je pense, de me faciliter le cadrage. Après la séance, je l'ai de nouveau couvert de la poutrelle qui lui servait d'abri. Sûr que dans quelques jours je vais aller le solliciter pour une nouvelle séance photo. Je suis curieux s'il sera encore là.


Nous avons vu, il y a quelques jours cette photo marrante d'un crapaud coiffé d'une limace. En fait ils adorent le même biotope. Le crapaud de cette histoire était d'ailleurs entouré d'une cour nombreuse de ces gastropodes indécents (car nus) et ... imprudents, car ils sont un mets choisi de cet anoure. Pas étonnant que notre crapaud soit tellement blasé ... ou peut-être était-il trop paresseux pour bouger, gavé de son dernier banquet.
Savez-vous par ailleurs quie la limace est parfaitement comestible; En voici deux témoignages. Le premier est une citation copiée sur le site http://www.marelle.cafewiki.org/index.php?LiMace "La limace est delicieuse et se marie a la perfection aux plus grands crus. Savourons l'excellence. De hardis collaborateurs ont aussi decouvert qu'elle se gobait merveilleusement bien. Par ailleurs, sur le plan dietetique, la limace est un met equilibre, dont la teneur en collagene est benefique pour la peau. Son mucus etait utilise par les anciens contre les affections des poumons ou de l'estomac, et tend aussi a faciliter la digestion. "

Le deuxième témoignage est personnel : j'en ai mangé dans le cadre d'une fondue chinoise (sichuannaise) dans un restaurant gastronomique réputé à Chengdu.
Venons-en à mes têtards. Cette année la ponte des grenouilles a été particulièrement faible (malgré leur nombre). Puis le retour de l'hiver après quelques beaux jours a ralenti (voire saboté) les éclosions. Mais enfin, finalement elles étaient là quand-même. Cette vie foisonnante me réjouit toujours.
Or un beau jour, je vois ma mare presque bouillonner de fermentations. De plus, la surface de l'eau était couverte comme d'un film d'huile. C'était assez impressionnant. Et plus aucun têtard. Zéro. Rien du tout! Je me posai mille questions. Pollution d'origine inconnue? Fermentations toxiques? Je me casse la tête en suppositions et ma méfiance innée fait le tour de mes amis et ennemis. Malveillance peut-être? Et puis, pendant plusieurs semaines il y a des visites innombrables d'un couple de canards. En scrutant mon eau de plus près, je crois y discerner des cadavres déchiquetés de mes petits têtards innocents. Me voilà en pleine dérive. Je me demande quel calibre de plomb on utilise pour les colverts?
Voilà que je deviens lyrique.
Depuis quelques jours, avec le réchauffement du temps, les têtards sont revenus : gigantesques, énormes. Je parie que pendant leur absence ils ont bafré comme des indécents. Il faut dire qu'avec ces fermentations les algues ont connu une multiplication impressionnante. Et ça, c'est justement l'ordinaire du têtard. Quand on pense que certains se plaignent d'algues dans leur bassin et essaient de s'en défaire ... ils risquent d'affamer leurs petits têtards ... En plus il faut savoir que quand un têtard manque d'algues, il mange son frère. Incitation au cannibalisme, ça peut aller chercher loin...
Me voilà enfin en paix. Un gros crapaud mange les limaces confortablement installé sous un tas de bois (il ferait mieux d'aller s'installer dans mon potager où plusieurs rangées de semis ont été décimées par ces bestioles). Et dans la mare mon élevage spontané de têtards s'épanouit à vue d'oeil;
Si on pouvait encore avoir quelques rayons de soleil en prime, je serais le plus heureux des hommes.
zhangji