Quelques petits mots sur les plantes, sans en donner toute la liste, trop fastidieuse. C’est donc une première plantation et cela reste assez maigre. Mais constatons que plusieurs d’entre elles démarrent assez bien. Si l’été avait été beau … je m’imagine la jeune splendeur. Mais il a fait froid et pluvieux et à 900 m, ça se ressent (entre 4 et 6°C , la nuit, pendant la deuxième quinzaine du mois d’août : je lorgnais déjà vers mes pneus neige … les effets du réchauffement climatique sont assez frileux dans mon coin).
Donc sous l’eau : la famille des potamots : la nageante qui est venue toute seule, la frisée que j’ai amenée et la lucens qui a pourri. Puis l’élodée. Evidemment le terrible cératophyllum qui lui aussi s’est fait sa place de sa propre initiative. Trop de place, d’autant plus qu’il se marie si volontiers avec les algues filamenteuses. À eux deux, il m’ont détruit trois très beaux pieds d’hottonia palustris. Union morganatique et destructrice !
Le trapa natans et le pistia stratiotes ont trop souffert du froid. Ils gèleront et je n’en remettrai pas ;
Quelques autres plantes se sont bien installées. Equisetum japonicum (voir photo) Acorus graminei variegatus, Caltha palustris, Houttuynia cordata, Alisma plantago-aquatica et Typha angustifolia se sont joliment développées, voire ont fleuri.
Le lobélia cardinalis est bien séduisant.
Un nénuphar, planté avant l’hiver m’a donné ses magnifiques fleurs et les deux autres ont montré qu’au moins ils survivaient, en produisant quelques feuilles timides.
Et le bambou. Une vraie histoire d’amour. J’adore le bambou et il me le rend bien. Pourtant ils m’ont bien fait peur. Le premier hiver après la plantation fut rude. Les tiges de ces deux bambous avaient littéralement éclatés ; plus une seule feuille au début du printemps. Si jeunes, et le deuil déjà ? Mais voilà le joli mai et le bambou qui encore s’éclate … en jeunes feuilles d’une délicatesse extrême et d’une verdeur juvénile touchante. Cet été-là, ils se sont refait une santé. Mais peu de pousses. Il ne faut point trop espérer. Au moins, ils vivent. Par contre ce deuxième été fut faste. Le Phyllostachys niger s’est élancé vers le ciel à force de pousses exubérantes. En quelques semaines, ce bambou qui s’était maintenu à 1,50 m, a atteint 3,50 m. Son voisin, le Phyllostachys aurea, un peu plus modeste, s’est limité à 2,50 m. C’est vrai : le bambou, on peut le regarder pousser ! Depuis, quinze autres bambous les ont rejoints, dans ce qui sera la forêt ou la montagne de bambous et dont je parlerai plus tard. D’autant plus que j’attends avec impatience un nouvel arrivage … Et n’oublions pas le bananier. Ces plantations ont une fonction musicale importante. Le bambou bruisse au gré du murmure du vent, les feuilles de bananier jouent en contrepoint la mélodie de la pluie sur l’eau et tout ça forme chœur avec le chant de la source qui descend en cascade dans la mare. Je ne suis pas musicien, mais à ces heures-là, je me sens au moins poète.
Zhangji
PS. Suite et fin sous le (3)