Suites à différentes remarques que j'ai lu dans les post voici mon avis sur la couleur des koï

Tout d'abord les Japonais n'ont pas la même sensibilité que nous européens ou les américains sur les couleurs des koï ; en effet un Japonais sera très attentif au body du koï et à sa qualité de peau alors que nous seront plus sensible à un rouge bien écarlate et un noir bien profond plutôt qu'à la qualité du koï. Le tri ne se fait donc pas de la même façon dans ces contrées.
Egalement un éleveur voit le koï différemment que le revendeur, il faut savoir qu'au Japon le Japonais lambda n'a pas accès aux éleveurs (comme les revendeurs européens par ex.) mais uniquement aux revendeurs qui est un commercial qui vendrait du sable aux Arabes (j'exagère mais...), et donc nos revendeurs ont eux accès aux éleveurs, et c'est là que la confiance intervient puisque notre revendeur connait l'ampleur de la production de l'éleveur et donc le niveau de qualité de ce qu'il propose, mais on y reviendra.

Déjà là on note que seul l'éleveur connait la qualité de son cheptel, c'est d'autant plus facile pour lui qu'il a les frères et soeurs des koï sélectionnés pour se faire une idée (et pas nous !). Petite info supplémentaire : Un éleveur met environ 10 ans à produire une lignée de qualité, voire 20 ans pour les croisements les plus à risques. Ca explique certainement le prix de certains koï.

Revenons à nos moutons, ou autres koï, les critères de sélection sont les mêmes quelque soit la variété (kohaku sanké, showa...), mais ils n'ont pas la même prépondérance en fonction de la taille et de l'âge et lors de ces nombreuses sélections les koï les moins qualitatifs sont rejetés. Lors des premières sélections les petits koï sont transformés en farine de poisson puisqu'ils contiennent exactement ce dont les koï ont besoin et dans les bonnes proportions !
Parmi les critères de sélection on trouve : le body, le potentiel de croissance, le sexe, la qualité de peau et le dessin, la couleur n'est pas un critère mais le résultat de différents facteurs qui sont :
- la lignée - la qualité de peau et la qualité générale - le sexe - le phénotype (ce que l'on voit du koï) - le génotype (ce qui est l'intérieur du koï) - la santé du koï.
Analysons les facteurs :
1) La lignée, d'elle dépendent la variété, le phénotype et le génotype. Une lignée de kohaku en fonction des géniteurs peut produire des kohaku, des shiro muji (koï blancs) des orangis (koï rouge orangés) voire des chagoi etc... Tout ça juste pour des kohaku et je pense ne pas tout savoir sur la production de cette variété

2) la qualité de peau, c'est elle qui assure l'éclat des couleurs, leur séparation et leur durabilité. Il y a des koï de qualité médiocre qui vont garder leurs couleur tout au long de leur vie mais ne seront jamais éclatants dans un bassin au milieu des autres.
3) Le sexe, chez les jeunes koï (à ma connaissance) les plus grands sont les males puis leur croissance ralentie alors que les femelles grandissent et grossissent toujours. Une autre chose que j'ai remarqué c'est que les males ont des couleurs plus vives et plus nettes que les femelles, mais actuellement ont commence à trouver des males de 90 cm et plus. Le sexe des koï n'est fiable qu'à partir de 30 cm pour les variétés "normales" et vers 35/40 cm pour les variétés karashigoi qui atteignent plus de 1m. Les hormones font que les femelles se transforment plus avec l'âge que les males, donc le risque de modification du dessin et des couleurs est plus grand.
4) Le phénotype, on reconnait un kohaku parce qu'il est blanc avec des taches rouges, alors qu'un showa est un koï noir avec des taches blanches et rouges et un s'il perd sont rouge il devient un shiro utsuri (cette variété peut être obtenue par croisement de shiro utsuri ou en production annexe de showa) là on comprend que certain shiro utsuri peuvent ajouter du rouge avec l'âge ou une variation du milieu s'ils sont issus de l'élevage de showa.
5) Le génotype ou génome, se sont l'ensemble des chromosomes issus des deux géniteurs (X et Y) comme chez l'homme, c'est à cause de lui que la création d'une lignée met 10 ans, car il faut que toutes les anomalies ou caractéristiques exceptionnelles soient détectées. Moralité la production perso peut plaire mais elle ne sera certainement pas stable ni reproductible. C'est lui qui est la cause des malformations, de la qualité, du potentiel de croissance et de la santé de la lignée.
Malheureusement si un koï à un fort potentiel de croissance et un faible potentiel de coloration il perdra sa couleur à partir d'une certaine taille, c'est pour cette raison qu'il y a les petites tailles lors des koï show, et ce sont des poissons que l'on va maintenir petits le plus longtemps possible.
6) La santé, comme chez nous il y a des maladifs et des robustes, mais comme nous ne parlons pas le koï, quand ils sont malade on ne voit que les symptômes et souvent on traite mal, la santé du koï est alors très affectée et on le remarque à sont comportement, il s'écarte du groupe, se frotte, ne mange plus puis a les couleurs qui ternissent. Si on arrive à le soigner il gardera toujours des séquelles de cet épisode et ne sera plus jamais aussi beau qu'avant.
Un facteur important de la santé du koï est la qualité de l'eau et l'absence de stress, c'est-à-dire un bon bassin avec des changements d'eau.
Conclusion :
Vu la quantité de facteurs qui interviennent dans le maintien de la couleur d'un koï, le nombre de sélection qu'il doit passer et les risques qu'il encours tout au long de son parcours, il est impossible d'acheter à 15 ou 30 ou 100€ un koï de 15 cm avec un bon potentiel de croissance, une belle qualité et d'une lignée de champion.
Espoir :

Le plus grand problème des éleveurs de koï japonais et le manque de place, et il augmente avec les aléas climatiques. Si vous connaissez un éleveur (hihihi) ou que vous avez un revendeur de confiance qui a pignon sur rue au Japon, il saura si un éleveur a eu une bonne voire très bonne production de tosaï ou nisaï et que par manque de place il se sépare d'une partie de la production, mais ces koï ne seront pas à 100€ mais plutôt à 500 ou 1000€ car se sont des koï femelle qui ont un potentiel de croissance au-dessus de 80/85 cm avec une grande qualité.
Désespoir :

Le monde du koï n'est pas un monde digital et tout ce qui est bon, même de très haute valeur peut se dégrader rapidement et irrémédiablement.
Vouala mon avis sur les couleurs, comme d'hab' si vous avez des questions allez-y (gens)
