Par ce petit reportage, je vais montrer ce que j’ai fait.
Les plantes ont été introduites en juin de l’année dernière. Sur le moment même, la plupart d’elles n’ont rien fait. Pas la plus petite croissance. Maintenant c’est donc leur premier printemps sur place, après un hiver avec de grands froids. Le printemps, lui, tarde en fait. C’est encore toujours la pluie et des températures « hors saison » (entre 8 et 12° en moyenne). Ce qui fait que certaines plantes tardent.
Ayant depuis longtemps un intérêt immodéré pour les vertus soignantes des plantes, j’ai ajouté, pour chacune d’elles, quelques-unes de leurs vertus, réelles ou attribuées par la tradition. (N’allez pas les utiliser ainsi pour autant). J’ai toujours trouvé merveilleux de savoir que ces végétaux sont non seulement un bienfait pour nos yeux et notre cœur, mais sont tout autant une pharmacie vivante que nous offre la nature. Tout spécialement en ce qui concerne les plantes aquatiques, il est des plus intéressant de constater combien elles sont spécialisées dans le traitement de désordres causés par l’humidité et le froid ou qui perturbent le métabolisme des liquides dans notre corps. C’est notamment à cela qu’on fait référence dans l’antique « théorie des signatures », qui tente d’expliquer les effets des plantes par l’une ou l’autre de ses caractéristiques externes (lieu de croissance, forme, etc.)
Commençons par un petit tour le long des bords de la mare.
Le caltha palustris (populage) a été vraiment impressionnant. Il aime les temps de canard. Donc croissance très rapide et floraison abondante. Il est le premier. (Bonne plante pour les douleurs articulaires et le vertige)

Le filipendula ulmaria (ou reine des prés) n’est qu’au début de sa croissance. Attendons ce que donnera sa floraison. Elle pousse abondamment dans les forêts avoisinantes. (l’ancêtre de l’aspirine : fébrifuge et anti-douleur)

Houttuynia cordata avait totalement disparu par le gel. Mais aucune crainte. Le voilà qui reparaît, à des endroits même imprévus. Très prometteur. (un moyen superbe pour les infections pulmonaires)

Les Iris kaempferi se préparent à fleurir, malgré ce printemps froid et décevant. Elles donnent une impression de grande vigueur. Pareil d’ailleurs pour l’iris versicolor. J’attends l’éclosion pour les ré-identifier. (pour le rhume, l’indigestion et la sciatique)

Lychnos flos-cuculi, la fleur de coucou. Feuillage encore bien maigre, mais une floraison délicate et impressionnante (et ses racines feraient un bon savon )

Schizostylis coccinea. Elle avait eu la bonne idée de donner quelques fleurs en automne. Elles sont d’une délicatesse extrême. Il faudra attendre septembre pour les voir réapparaître.

Polygonum bistorta (rénouée bistorte) : plante des Alpes, elle est bien à sa place ici. Elle nous rend bien d’avoir été ramenée à ses origines (fébrifuge, antidysentérique, antispasmodique).

Ce jonc est venu spontanément. Il est en fait une mauvaise herbe car il se multiplie partout. Il adore tout simplement les bords de la mare, dont il consolide excellemment les berges. (sédatif et diurétique)

Voilà le petit tour de la mare qui est déjà terminé.
Risquons-nous au plongeon :
Les nymphéas traînent un peu la patte. Le pygmée blanc, qui se trouve plus en surface a été le premier à démarrer et son premier bouton floral est prêt à percer la surface.

Le nymphaea gladstoniana et le marliacea rosa montrent timidement leurs premières feuilles. Elles viennent de plus profond et à un certain moment je me suis même demandé si elles apparaîtraient jamais.(arrêteraient les convulsions)

L’alisma plantago-aquatica ou plantain aquatique avait déjà donné une belle floraison en automne. Le voilà reparti en force.(diurétique)

Le typha angustifolia (massette à feuilles étroites) est encore bien discret. Mais il a survécu. C’est déjà ça. (activateur de la circulation sanguine, antidouleur, emménagogue)

Equisetum japonicum, la prêle japonaise, peine vraiment. Pourtant le climat devrait lui convenir. Sans doute un mystère oriental (diurétique)

L’iris laevigata a pris ici un bon démarrage, bien que ses petites sœurs, de l’autre côté de la mare, ont dû se battre pour dépasser la surface. C’est sans doute l’ensoleillement réduit qui en est la cause. La floraison est annoncée pour juin (sur l’étiquette), mais j’aurai de la chance si je vois les premières fleurs en juillet.

Le hottonia palustris (hottonie des marais) a été la deuxième à fleurir. Son comportement a été surprenant. Je l’avais plantée dans des pots (comme la plupart des autres aquatiques, afin d’éviter d’être submergé). Elle en a carrément disparu en deux mois. Puis, au printemps, suprise, des hottonies dispersées dans la mare et … qui fleurissent magnifiquement. Un vrai touriste. Je devrai le tenir à l’œil. (contre la leucorrhée et dans les fleurs de Bach, contre l’orgueil mal placé et les raideurs physiques qui l’accompagnent)

Le nuphar lutea (jaunet d’eau) a, lui aussi un comportement assez spécial. Il convient pour les grandes profondeurs. Je l’ai mis à -40 et il met un temps incroyable à atteindre la surface. Depuis le temps qu’il s’est mis à pousser, il garde encore toutes ses feuilles partiellement enroulées.(stomachique)

Acorus gramineus « variegatus ». Je l’ai divisée dès son arrivée et elle « grossit » très vite. J’envisage donc une nouvelle division en juillet, tout en la gardant en pots, car ce doit être une colonisatrice de première. Actuellement elle sert principalement de refuge aux petits poissons qui sont nés à la fin de l’été dernier.(dissout les mucosités)

Terminons sur les plantes oxygénantes, dont l’importance ne doit plus être expliquée. Les potamots se portent très bien.
A tout seigneur tout honneur : le potamot nageant. Il a apparu spontanément dans la mare, qu’il a colonisé avec un grand succès. Il a d’ailleurs « soumis » magnifiquement le ceratophyllum qui avait pris des dimensions alarmantes. Lui aussi était spontané dans la mare. Mais son affection pour les algues filamenteuses ne m’a pas beaucoup plu. Le potamot nageant a été la solution naturelle. Ma seule aide a été d’éclaircir un peu le cératophyllum.(ce dernier arrête le vomissement de sang)

potamogeton natans

(ceratophyllum demersum)
Puis il y a le potamot luisant. Quand je l’ai acheté, il est arrivé à 90% pourri par la poste. Mais les quelques petites branches qui ont survécu se portent bien. Celui sur la photo est enraciné à -100 cm.

Le potamot crépu part aussi du fond (même des grands fonds à -160 cm) et puis se couche à la surface, où il continue à pousser. Toutes ces plantes profitent parfaitement et je devrai sans doute les tenir à l’œil.(tous les potamots sont en une certaine mesure fébrifuges, diurétiques, antihémorragiques, tonifiants, digestifs)

Encore un mot de l’élodée qu’on m’avait donnée. Elle a d’abord eu, elle aussi, une petite compétition avec le ceratophyllum, qu’elle a d’ailleurs gagnée. Pour le reste elle se cantonne sagement dans un petit coin et ne semble pas avoir envie de se mesurer au potamot nageant qui l’a encerclée en partie.
Signalons finalement l’apparition de la lentille d’eau qui a dû se trouver cachée entre quelques autres plantes aquatiques. Elle reste très discrète. Peut-être que, jusqu’à présent elle a fait l’ordinaire des canards qui sont venus me visiter à profusion. Et puis, le trop plein n’est pas loin et peut-être qu’il y en a aussi qui disparaissent par là (elle peut être bonne pour le rhume, les éruptions et l’œdème)
Voilà le petit tour de fait … du moins celui de la deuxième mare. La première vit une vie toute naturelle, jusqu’à présent sans aucune introduction de plantes cultivées. Il y a surtout le potamot nageant, le ceratophyllum, quelques herbes et autres plantes sauvages que je dois encore identifier … le tout accompagné d’une belle multiplication d’algues filamenteuses que j’écrème de temps en temps.
Je vous laisse après cette petite visite de ma jeune pharmacie aquatique.
A bientôt
zhangji
P.S. Je n'ai pas pu résister au plaisir de vous montrer cette fougère qui s'est installée spontanément et très opportunément entre ces rochers
