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par zhangji » sam. 16 août 2008, 00:25
Et comme Dudule proposait d'attendre un autre avis, en voici un, quelque peu documenté :
J’ai suivi le conseil de titeuf et j’ai fait une recherche google sur « myriophylle invasive ». C’est renversant et il est temps qu’on tire vraiment la sonnette d’alarme. Il y a des dizaines et des dizaines de sites francophones et pas seulement de petits hommes verts écolo, mais de sites d’administrations publiques et de scientifiques en nombre. Si ça continue, les dégâts écologiques et économiques seront absolument considérables. Et pourquoi cela s’arrêterait-il ? On continue à vendre ces plantes invasives. Et nous, très innocemment, sur le conseil d’un vendeur ou parce qu’on trouve ça joli, on en met dans nos bassins. Nous sommes innocents dans la mesure où nous ne sommes pas ou mal informés. Mais dès que nous savons, que faire ?
Evidemment, nous avons du mal à nous imaginer que ces quelques pieds de myriophylle que nous mettons dans nos bassins puissent représenter un danger pour l’environnement. Notre joli petit plan d’eau, qui nous a coûté tant d’efforts et que nous aimons tellement serait un danger public ? Ridicule !!! Inacceptable !!! Et pourtant, cette infestation a commencé avec l’introduction par certains (moins innocents) qui voulaient voir si on pouvait acclimater cette plante dans nos régions. Ca a été réussi. Elle s’est échappée. Et aujourd’hui bien des étangs communaux doivent être dégagés de myriophylle en quantités qui ne se mesurent qu’en camions-benne.
Il faudra bien que d’une façon ou d’une autre nous tirions nos conclusions, car que nous le voulions ou pas, nous sommes acteurs dans cette pièce de théâtre.
J’opterais pour la stratégie suivante :
- Si nous n’en avons pas, il ne faut pas l’introduire.
- Si nos l’avons, il faut bien la contrôler et surtout quand on l’arrache, la détruire (pas la laisser partir dans la nature, même pas par la poubelle).
- Finalement, informer autour de nous.
Les trois plus grandes pestes à éviter actuellement sont : la jussie, le myriophylle et l’élodée.
Voici quelques petits témoignages que j’ai récoltées et qui illustrent un peu le problème.
«La myriophylle peut croître très rapidement en pleine lumière. Il intercepte alors toute la lumière et, si on ne fait rien, on s'oriente vers la mort biologique du plan d'eau, explique le professeur Étienne Branquart, qui travaille pour la plate-forme biodiversité au Centre de Recherche de la Nature, des Forêts et du Bois à la Région wallonne. L'idée est de créer un code de bonne conduite, voire d'interdire ces plantes. Nous devons favoriser les plantes indigènes qui ont les mêmes fonctions au niveau esthétique mais qui sont moins envahissantes.»
(à l’occasion d’un article dans l’Avenir, consacré au nettoyage de 3 étangs communaux d’Ottignies, suite à l’invasion de myriophylle et d’élodée.)
« La colonisation encore limitée mais croissante de la Bretagne par le Myriophylle du Brésil devrait inciter les pouvoirs publics à une gestion rapide de la plante. Attendre trop longtemps ne pourrait qu’augmenter le coût des opérations d’enlèvement sans en augmenter l’efficacité. La disparition naturelle de l’espèce ou même sa régression sans intervention sont hautement improbables. »
(Gestion environnement Rennes)
« Le ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative à la prolifération des plantes invasives introduites par l'homme telles que la jussie et le myriophylle du Brésil. Les invasions d'espèces introduites posent un problème majeur à tous ceux qui ont en charge la conservation du patrimoine naturel et causent, dans divers cas, des nuisances d'ampleur variable aux gestionnaires publics ou privés des écosystèmes concernés. Les conséquences économiques sont parfois aussi graves que les conséquences écologiques. L'impact des espèces exotiques envahissantes a ainsi été identifié au niveau mondial comme l'une des principales causes de régression de la diversité biologique, notamment dans les milieux insulaires. Les écosystèmes d'eau douce sont particulièrement vulnérables aux invasions dans toutes les zones climatiques (…)."
(Réponse d’un ministre français en … 2004. Entre-temps encore aucune réglementation. On attend que cela vienne de l’Europe, qui a encore quelques autres petits soucis)
Allez autant savoir, même si ce n’est pas agréable.
zhangji
P.S. Je crains qu'on finisse par être "hors sujet". On part sur l'admiration de ce très beau bassin et on atterrit sur les plantes invasives. C'est vrai que si on déplace, il y a la moitié du fil qui va aller se promener ailleurs.