L'émission était formidable !
Ca restera dans nos mémoires.
Voici un résumé un peu critique mais rien n'est parfait.
L'émission Tenue de Soirée de Michel Drucker s'exilait ce samedi soir pour un numéro spécial en direct depuis Bruxelles. L'événement était diffusé simultanément sur La Une (RTBF) et France 2, un copinage international rendu possible en partie grâce au transfuge Yves Bigot, ancien directeur des programmes de France 2. Outre une belle série de noms écorchés, la soirée a assemblé une collection prévisible de clichés et a préféré les personnalités de la vieille école aux jeunes pousses prometteuses.
"Michel, Michel, Michel", scandaient le parterre de personnalités et le public chaleureux présents sur la Grand-Place de Bruxelles, à l'apparition du présentateur français Michel Drucker, sous le regard amusé du bourgmestre socialiste Freddy Thielemans. Sa co-animatrice, Fabienne Vande Meersche, le faisait redescendre sur terre et remettait rapidement les pendules à l'heure en l'accueillant sur SA Grand-Place et en rappelant que les Français l'avaient détruite par le passé.
Brel à l'honneur
L'incontournable Maurane ouvrait les hostilités en reprenant le Bruxelles de Jacques Brel, choix qui manquait cruellement d'originalité et donnait le ton de cet événement "carte postale" volontiers chauvin. Florent Pagny, qui a récemment consacré un album au Grand Jacques, enchaînait avec une version nerveuse de Mathilde que le groupe Décibrel n'aurait pas reniée. Il devait encore reprendre Amsterdam avec I Muvrini. Armelle -la plus française et la plus sotte des deux- se chargeait plus tard de casser Les Bonbons.
Surréalisme et clichés
Au rang des résumés trop vite faits, Fabienne Vande Meersche expliquait d'entrée de jeu tout le surréalisme politique de notre plat pays et embrouillait en cinq phrases tous les téléspectateurs d'Outre-Quiévrain. David Strajmayster, monsieur "Samantha Oups", Belge d'origine, osait ensuite le cliché du Chinois (a)mateur de Manneken Pis. Allaient suivre l'Atomium clignotant et les Galeries Royales Saint-Hubert, où Corinne Boulangier affrontait les courants d'air en tenue légère.
Choix réducteurs
Parmi les séquences proposées, un survol grossier de la "chanson belge" rappelait les sempiternels Soeur Sourire, Annie Cordy et Plastic Bertrand. Seuls Flamands mentionnés: le chanteur Arno, le plus Bruxellois des artistes du Nord du pays, Helmut Lotti, André Rieu de la variété belge, et le groupe Hooverphonic. Sttellla, Eté 67 et Saule sauvaient quelque peu le tableau, assombri par Claude Barzotti et Benny B. Les rockeurs pourtant confirmés de dEUS, Sharko, Ghinzu ou Girls in Hawaii étaient réduits à la simple citation (et exit la vraie scène rap, faut-il le préciser). Large interview par contre de Frank Michael, bien dans le créneau dimanche après-midi exploité par Drucker. La liste des sportifs était plus équilibrée Nord-Sud. Il est vrai que le sport n'est pas une affaire de langue. La séquence bandes dessinées apparaissait aussi plus crédible, bien que dressant encore une liste francophone.
Enchaînement loufoque
Adamo en duo avec Hélène Ségara, Frédéric François (osant un pot-pourri) et Jean Vallée étaient parmi les chanteurs à assurer les interludes musicaux. Plus carnavalesque, Arno avait pour sa part la grande chance d'être accompagné sur scène de Gilles en action. Le ténor José Van Dam devait brillamment rehausser la soirée de sa présence, mais l'effet de son tour de chant aura été amoindri par l'enchaînement avec celui de la jeunette Priscilla.
Forme variable
Parmi les invités populaires conviés par Michel Drucker, le survolté Benoît Poelvoorde et l'ami Philippe Geluck se seront montrés plus en forme que les Frères Taloche jouant les otaries ou Virginie Hocq avec ses soldes. Dans son auto-promo, Poelvoorde a annoncé qu'il préparait un one-man show d'une vingtaine de dates, prévues en septembre-octobre.
La soirée vantant le patrimoine de notre plat pays s'est terminée sur une petite parade de l'Ommegang, Brabançonne en prime. Annoncé comme un événement, ce numéro de Tenue de Soirée, malgré tout agréable pour sa bonne humeur, aura surtout péché par une programmation critiquable et prévisible, laissant sur le carreau la jeune génération et négligeant les personnalités flamandes.
Sébastien Cools
Source : 7s7
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